lundi 10 janvier 2022

Zemmour au fil des jours - 10 janvier 2022

 10/01/2022

Nul n'attendait de voir Zemmour, pour ses vœux à la presse, adopter un profil bas et tenter de mettre les journalistes dans sa poche. Eh bien, personne n'aura été déçu.


"Dans un an, jour pour jour, je vous inviterai à l’Élysée, et nos relations ne seront plus les mêmes. Vous vous adresserez à moi avec respect, admiration, sollicitude et hypocrisie, comme vous le faites toujours avec les Présidents de la République. Et je vous répondrai avec une sympathie qui rompra de manière éclatante avec le style de mon prédécesseur, cet illustre « emmerdeur », selon l’autoportrait qu’il dresse de lui-même et qui, reconnaissons-le, est d’une saisissante ressemblance."

Et l'homme le plus détesté de France, selon les journalistes, rappelle à ces mêmes journalistes que leur profession est la plus méprisée qui soit. Non qu'ils soient individuellement responsables de cet état de fait, ajoute le candidat, rappelant le poids de l'idéologie qui prévaut dans ce milieu où chacun copie l'autre de peur d'être blâmé. Mieux vaut être un mouton de Panurge qu'un mouton noir.

Peu de réactions dans la salle à cette déclaration mordante, sauf celle d'un journaliste de l'AFP se demandant si c'est bien le rôle d'un candidat que d'alimenter des tensions avec la presse, cela ne présente-t-il pas un risque ? L'AFP n'est pas précisément l'amie de Zemmour et de ses proches, qui le lui rendent bien. La réponse ne laisse aucun doute sur le sujet : "Je vous assure que vous n'avez pas besoin de moi pour susciter ce genre de tensions. Vous vous débrouillez très bien tout seul."

L'affaire des parrainages a encore été abordée, avec ses relents de combinazione qui tiendraient éloignés de la compétition les candidats sans assise nationale. Enfin un motif de sourire pour Anne Hidalgo, car si des candidats comme Zemmour ou Le Pen n'ont pas ces parrainages, "c'est qu'ils ne méritent pas" de participer à l'élection. Autrement dit, "Tant pis pour eux, cela veut dire qu'ils n'ont pas convaincu 500 maires." (Le Figaro) Après tout, il faudrait avoir un cœur de pierre pour reprocher à la représentante du PS, toujours coincée dans les culs-de-basse-fosse sondagiers, de nourrir un motif de satisfaction : il n'est pas certain qu'il y en ait d'autres.

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