dimanche 24 octobre 2021

Zemmour au fil des jours - 24 octobre 2021

 24/10/2021

Au Grand Jury RTL, Zemmour égal à lui-même. Un journaliste l'attaque : "Vous divisez la société".

Zemmour réplique : "Oui. Je la divise entre Français et étrangers". Osé, direct et sans artifice. Sa façon de répondre brise les standards de l'interview politique et favorise sans contredit sa popularité. Beaucoup s'effrayent de le voir ainsi faire glisser la fenêtre d'Overton, pour reprendre une tarte à la crème de la politicosphère. Il est moins convaincant, cependant, en prônant la fin du permis à points. J'avoue être surpris par cette sortie démagogique, et m'attends à voir invité sur les plateaux TV le routier Tarzan qui avait fait trembler le gouvernement en 92 ou 93. L'un des interviewers a eu son scoop en direct, Zemmour a pris sa décision, même s’il la garde pour lui, oui, la résolution que tout le monde attend a bien été arrêtée et sera bientôt dévoilée. Cela ne change absolument rien, mais le journaliste était content de lui.

Juste avant Zemmour, Alain Finkielkraut intervenait sur Cnews. Je regrette que la parole de ce philosophe soit si rare - heureusement, nous avons ses livres - tant son analyse est judicieuse. Au sujet du non-candidat auquel tout le monde pense :

"Zemmour prend en charge l'angoisse existentielle d'un nombre grandissant de Français qui se demandent si la France va rester la France, si leur droit à la continuité historique sera enfin respecté ou continuera d'être bafoué. C'est la raison de son succès et ce n'est pas en l'insultant qu'on pourra en finir avec lui. [...] Zemmour a le mérite de mettre la question de la France, la France que nous voulons, au cœur du débat de l’élection présidentielle."

Oui, c'est son mérite, son très grand mérite, et l'on sait gré à l'essayiste de le noter, d'autant plus qu'il explique également son très profond désaccord avec Zemmour :

"Là où je suis en désaccord avec Zemmour, c'est que j'ai le sentiment que sa France n'est pas la mienne. [La France de Zemmour c'est] l'égoïsme sacré, l'intérêt national qui prime sur tout, qui prime sur les principes, c'est la France au sens de Charles Maurras. [...] Moi je suis du côté de la France de Péguy, une France à laquelle on peut s'attacher par le cœur et par l'esprit, et ce qui me désole avec Zemmour, c'est qu'il incarne le retour de Maurras, du réalisme maurassien, alors que c'est de Péguy que nous avons absolument besoin."

Finkielkraut dit la vérité vraie, la seule exactitude. Nous aimerions tant qu'un candidat puisse mettre la France au cœur des débats tout en chérissant les principes qui sont l'honneur de notre pays, en se refusant à renvoyer dos à dos les "deux camps" de la guerre froide et en considérant Poutine comme le monstre froid qu'il est, et non en allié potentiel.

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