22/12/2021
Chamailleurs de tous les pays, réjouissez-vous. À la traditionnelle lutte des crèches qui anime les premiers froids est venu s'ajouter un nouveau sujet de discorde en forme de sapin. La Mairie de Bordeaux a décoré une place de la ville avec un « objet facetté de miroirs sans tain de couleur émeraude, qui s'inscrit dans le symbolisme du sapin par sa taille, sa forme, sa couleur, sa silhouette. Mais "nettoyée", en quelque sorte, pour aller à sa forme la plus radicale, brute, évidente et iconique » (Bordeaux.fr).
Nettoyer : « Rendre net, propre en débarrassant de tout ce qui salit, souille, ternit », nous dit le dictionnaire ; ou encore : « Rendre net en débarrassant de tout ce qui gêne, encombre. » Les attributs populaires qui décorent la silhouette du Roi des forêts sont-ils donc salissants ou encombrants aux yeux des promoteurs de l'opération ? Il faut le croire : cette « œuvre polysensorielle », explique le « designer », permet d'aboutir « à une esthétique excessivement propre [sic], minimale, avec le maximum d'effets. »
Les pro-Zemmour n'ont que faire de cet impératif de salubrité. Génération Z (ou est-ce Reconquête ?) a pris l'initiative d'installer un arbre de Noël, un vrai, à proximité du géant de verre.
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| Tweet de Reconquête - Gironde (lien) |
Zemmour commente : « En 2021, poser un sapin de Noël dans une municipalité Verte est devenu un acte militant. Je dis à mes jeunes militants : avec moi, Noël restera Noël, comme la France restera la France. » Les sympathisants de Reconquête (ou est-ce Génération Z ?) ont ensuite déplacé le sapin dans la cathédrale, d'où il est aujourd'hui retiré par des agents municipaux, pour des raisons de sécurité.
Fin de la guerre du sapin, et rendez-vous dans un an. On pourra s'étonner que les écologistes aient choisi un artéfact droit sorti d'un cauchemar à la Metropolis, conçu avec une très grande technicité, reposant sur une structure métallique mécano-vissée pesant deux tonnes, à laquelle s'ajoutent deux tonnes de verre, quand bien même l'on nous assure que le tout est recyclable ou transformable. On veut le croire, tout en prêtant l'oreille à ceux qui déplorent que la beauté du monde fasse place nette à la technique, aussi vertueuse soit-elle.
