mercredi 10 novembre 2021

Zemmour au fil des jours - 10 novembre 2021

10/11/2021

À qui le tour ? La bataille contre la zemmourisation des esprits vient de se trouver une nouvelle cible, Franz-Olivier Giesbert, épinglé pour avoir écrit dans son dernier livre « J’habite Marseille, capitale française du cosmopolitisme, ville monde où je suis heureux et où je me sens chez moi, mais souvent quand je me rends à pied à la gare Saint-Charles en passant par la Canebière, j’ai le cœur serré parce que, pendant le trajet, je n’ai entendu personne ou presque parler français. Que va-t-il arriver à notre langue ? ». Réaction de Laure Adler : « Vous êtes blanc, quoi. Et fier de l’être. » Pour bien faire entendre sa perspective d'humaniste outragée, elle l’interroge : « Il n’y pas assez de blancs autour de vous ? »


Évidemment, ça n'a rien à voir. Giesbert ne parle pas de race, de couleur de peau, ou d'ethnie. Il énonce un constat, et s'en désole. Mais poser un constat est aujourd'hui chose criminelle. Qu'aurait donc voulu entendre Laure Adler ? Que Giesbert ne remarque pas l'abandon de notre langue ? Ou bien, s'il ose le remarquer, qu'il ait la décence de le taire ou, mieux, qu'il s'en félicite ? Ce mini-drame est exactement, à petite échelle, celui du Grand Remplacement, avec les mêmes réflexes outrés qui installent le débat sur un terrain racialiste, avec toutes ses embûches, ses inférences nauséabondes, pour reprendre un adjectif consacré, et l'assurance de voir proclamée sa parenté avec les desseins de la droite extrême.

Des milliers de migrants (j'emploie à contre-cœur ce terme qui est devenu un mot-valise qui recouvre des réalités très diverses : réfugiés, clandestins, demandeurs d'asile...) se pressent en Biélorussie à la frontière avec la Pologne. On voudrait diviser encore un peu plus l'Union européenne, déjà bien falote et inconséquente, que l'on ne s'y prendrait pas autrement. La Pologne proteste, accuse le Kremlin. Que ferait Zemmour président ? Prendrait-il le parti d'une Pologne victime de ce sordide chantage ? Ou bien encouragerait-il la politique de son cher modèle Poutine, en s'asseyant sur l'intérêt des Européens ? Pour ma part, je ne l'imagine pas une seconde dire son fait au despote russe, tant est grande sa complaisance envers Poutine et sa volonté de se concilier les grâces de Moscou pour faire la nique aux Ricains.

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