lundi 6 décembre 2021

Zemmour au fil des jours - 6 décembre 2021

 06/12/2021

Zemmour portait des lunettes pour lire des "prompteurs", apprend-on grâce aux chaines d'infos. Et après on dira que les journalistes ne vont pas au fond des choses !

Trois thèmes se dégagent parmi les observateurs. Le premier, celui d'une affluence massive et d'un discours remarqué par sa qualité. Zemmour a réussi sa "mue", pour reprendre l'insupportable expression qui a fleuri partout depuis un jour (que je sache, l'intéressé n'est ni une vipère, ni un pré-ado acnéique), et s'est installé dans son rôle de candidat. Ensuite, l'on commente abondamment la stratégie visant à faire exploser LR : Zemmour, avec ses appels appuyés à Éric Ciotti, excite une base républicaine fondée sur l'alliance improbable entre Valérie Pécresse et son dauphin.

Le dernier, le plus commenté, touche aux violences. Le nouveau candidat a été agressé par un homme qui est toujours en garde à vue. Drôle d'agression. Le saut brutal de l'assaillant depuis la foule pour entourer le cou de Zemmour ne rime à rien (hier encore l'on se demandait si ce n'était pas un geste d'affection démesuré). Il aurait pu mettre knock-out le candidat s'il l'avait voulu, et au lieu de cela il l'a agrippé pour l'entraîner vers le sol, avant d'être lui-même plaqué sans ménagement. S'il avait eu un couteau, CNews serait en deuil et Charline Vanhœnacker chanterait Tata yoyo sur France Inter. Zemmour s'en sort avec une fracture du poignet et huit jours d'ITT. Cela ne l'a pas empêché de déclamer son discours, ce qui dénote une force de caractère hors du commun.

Autres victimes, des militants de SOS Racisme, objets d'une brutale agression, a priori perpétrée par des gaillards d'extrême-droite, et non par le service d'ordre, nous dit Politis (lien). Leur crime, avoir dévoilé un slogan "Non au racisme". Les images de la bagarre sont choquantes mais ne permettent pas à elles seules de savoir ce qui s'est passé. Un procès, s'il y a lieu, nous éclairera sur l'événement.

Article de Politis par Daphné Deschamps
Article de Politis par Daphné Deschamps, 6 décembre 2021 (lien)

L'objectif de SOS Racisme et plus généralement des prétendus antifascistes est clair. En faisant de chaque apparition publique de Zemmour un esclandre, plus personne ne voudra accueillir le candidat qui porte en lui la barbarie comme la nuée porte l'orage. L'asphyxie par harcèlement, et par la menace sur le bien public.

Des journalistes se plaignent d'avoir été attaqués, verbalement ou physiquement : à ceux de Quotidien, évoqués hier, s'ajoutent deux reporters de Mediapart, Armel Baudet et Célia Mebroukine (ce dernier nom me rappelle quelque chose - n'est-ce pas elle qui avait été accusée, preuve à l'appui, de bidonnage par Majid Oukacha en 2019 ? Voir ici).

Le fait que des activistes identitaires, quel que soit le nom qu'on leur donne (j'apprends l'existence des Zouaves Paris, appellation sympathique pour un groupuscule détestable), se retrouvent parmi les soutiens actifs de Zemmour est très préoccupant. On ne voit pas pourquoi l'honnête homme devrait tolérer des militants de cette nature, dont la brutalité et le niveau intellectuel ne paraissent pas se distinguer fondamentalement de ceux des "antifas". Que dit Zemmour ? Pour l'instant je n'ai pas vu de réaction de sa part sur le sujet. Il ne serait nullement déplacé qu'il s'en soucie.

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