mercredi 1 décembre 2021

Zemmour au fil des jours - 1er décembre 2021

 01/12/2021

Zemmour : "Je suis candidat", 2 millions de vues
Zemmour : "Je suis candidat", 2 millions de vues (Twitter, lien)

Un million de vues le jour même de sa publication. Un autre million, et plus encore, aujourd'hui. Éblouissant ! Mais peut-être bientôt oublié. Pas sûr que la déclaration postée par Zemmour sur YouTube pour déclarer sa candidature reste longtemps en ligne. Les plaintes s'accumulent contre les violations de droits d'auteur qu'elle comporterait : Pathé, Gaumont, les ayants-droit de Barbara, le propriétaire du château d'Ussé et bien d'autres encore, tous s'insurgent contre l'usage qui est fait d'œuvres dont ils sont dépositaires, ou garants. Yann Barthès, l'un des plaignants, estime que le camp Zemmour devra débourser au bas mot 100 000 euros pour rentrer dans le rang. L'un des proches de Zemmour a répondu qu'une citation de moins de trois secondes n'avait pas besoin d'autorisation. Je n'en sais rien mais cela me semble être une règle bien étrange et tout droit sortie d'une des nombreuses légendes de l'Internet, comme on peut en lire dans les forums de gamers. Les jeunes gens qui forment la garde rapprochée de Zemmour sont-ils des gamers déconnectés de la réalité ?

Ce débat donne matière à de nouvelles accusations d'amateurisme, tandis que le fond du "clip" n'est pas débattu. Dommage, car j'aurais aimé savoir ce que nos commentateurs pensent des mots de Zemmour,  en renonçant pour une fois à balancer de nouvelles salves de qualificatifs certifiés conformes par l'office national de la langue de bois.

L'invitation du candidat au 20h de TF1, hier, devait lancer la campagne. Mauvais départ, rien n'a été lancé du tout. Le présentateur Gilles Bouleau n'a pas interrogé Zemmour sur son programme, mais sur les mêmes sempiternels sujets qui suivent le journaliste depuis dix ans, les femmes, les musulmans. Z attendait en vain les interrogations de fond, qui ne sont jamais venues, et s'en est étonné, avant, dit-on, de quitter le plateau fou de rage. La scène hors champ a-t-elle évoqué la fameuse colère de Pierre Mondy-Bonaparte dans le film d'Abel Gance Austerlitz, quand vint à tomber la nouvelle de Trafalgar ? On ne le sait. Quelques minutes plus tard, un Zemmour toujours révolté fustige devant les caméras de chaînes d'infos un présentateur qui n'avait pas fait son travail.

On peut comprendre ce qui s'est produit. Pour le présentateur, entrer dans le jeu du nouveau candidat, ç'aurait été lui "servir la soupe" et se voir morigéné par ses confrères. On ne sert pas la soupe au diable. On se protège de l'enfer en montrant à tout un chacun son désaccord avec le Malin. Il lui était impossible de recevoir Zemmour sans le faire parler sur les femmes, les musulmans, car sinon, il aurait été mis au ban, pour complaisance, pour connivence, pour soutien objectif. Sauver sa peau avant tout en faisant fi de sa mission. Telle est la force de la "bien-pensance". Seuls les journalistes de CNews peuvent se permettre de commenter en termes politiques les idées de Zemmour - et CNews est devenue la chaîne à abattre. La défaite de la pensée, ou comment les démocraties finissent.

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