samedi 2 octobre 2021

Zemmour au fil des jours - 2 octobre 2021

 2 octobre 2021

À en croire les cris d'orfraie de la classe politique, le courant "populiste" incarné par Zemmour serait sur le point de tout emporter, d'envoyer valser le système en place avant d'engager la France dans une spirale fasciste. Le dernier sondage l'aurait placé à 40%, et non à 15%, que nous aurions droit exactement aux mêmes réactions. Pourtant, LR voudrait déployer un cordon sanitaire, à l'instar de celui qui était réservé au FN, et BFM signale que l'Élysée est en train d’aménager une "cellule riposte" chargée du cas Z. À gauche, Eric Naulleau s'emporte après avoir été traité à trois reprises de "facho" par Yassine Belattar. Son crime ? Être l'ami du grand Satan et ne pas renier cette amitié en dépit des "dérapages" de ce dernier. Zemmour est haram. Naulleau est haram. La quête de la pureté est un autre nom, en politique, de la "radicalité", notion qui précède l'épuration. Naulleau est courageux et j'apprécie à titre personnel le fait qu'il soit à la fois de gauche et anti-totalitaire. Deux choses qui me semblaient aller de soi quand j'étais plus jeune, avant que les écailles ne me tombent des yeux.

Les journalistes de BFM s'estiment maltraités par le candidat virtuel (et ce, à juste titre), sans toujours se rendre compte que leur métier est décrié par une grande partie des Français. La langue de bois sur les attentats et la multitude d'incidents plus ou moins graves commentés par eux en termes feutrés ou allusifs les a rendus suspects, et Zemmour paraît comme celui qui donne leur revanche aux auditeurs méprisés.

Enfin un monologue de Zemmour regardable : Éric Zemmour répond à Emmanuel Macron sur l'identité française.


Plein air, le dôme des Invalides, symbolique à plusieurs titres, à l'horizon, pas d'appartement sinistre, pas de cadrage en gros plan qui, éclairage artificiel aidant, fait ressembler l'homme à une réincarnation de Nosferatu. Une réussite. Cravate un peu tordue, il est vrai, et il prononce "rétrécissement" à la façon de Pasqua ("reutrécissement"), mais qu'importe. Sur le fond, je n'ai pas grand-chose à redire. Il touche juste. Je comprends parfaitement sa position au sujet des prénoms et, sans être un fanatique de la chose, je ne vois pas du tout où serait le scandale à réactiver une loi qui avait cours sous Léon Blum et le premier mandat de François Mitterrand. Fascisme ? Allons donc. Aucune opposition de principe pour ma part à cette mesure qui, précisément, entend combattre une idéologie proche par bien des aspects des grands totalitarismes du XXe siècle : mise au ban des déviants, main-mise sur la vie privée et obsession de la pureté.

Il existe toutefois, selon moi, des facettes maurassiennes chez Zemmour, comme je l'ai noté au sujet du libéralisme ou des Américains. Là se trouve une raison de mon intérêt pour cet homme, à la fois à la pointe, et bien seul en cela, d'un combat essentiel, et porteur d'idées qui hérissent mes convictions politiques.

Article précédent    Article suivant